3 mai : L’UPF-Cameroun célèbre la presse régionale à Bafoussam

juil 06, 2017

Au Cameroun, la journée mondiale de la liberté de la presse 2017 est intervenue dans un climat de morosité et de défiance des professionnels des médias et de la communication. Cette situation découle des condamnations et fermetures tant sur le plan judiciaire qu’administratif des acteurs et des entreprises de presse, de la précarité des conditions de travail des journalistes qui n’ont fait que se dégrader tout comme la situation des entreprises de presse. La section Camerounaise de l’Union internationale de la presse francophone a choisi de marquer une pause ce 03 mai pour réfléchir sur les solutions à apporter, afin de trouver une voie de sortie à cette situation. Le symposium, organisé à Bafoussam sur le thème : « la presse régionale comme levier de développement local et vecteur de l’unité nationale » a permis aux journalistes venus de différentes régions du Cameroun de confronter leurs points de vue.

Ce symposium a donné lieu à des échanges nourris. Aimé Robert Bihina, président de l’UPF-Cameroun a souligné le rôle majeur de la presse régionale. « Aujourd’hui la presse régionale n’est plus cantonnée à son strict périmètre, elle a un grand impact et doit pouvoir se positionner du point de vue éditorial, comme un catalyseur de l’unité nationale’’. Selon lui, « la presse régionale doit continuer à pratiquer le journalisme, c’est-à-dire être un éveilleur de conscience, le sonneur d’alerte, etc ». De son côté, le Gouverneur de la région de l’Ouest, Awa Fonka Augustine, a déclaré que le journaliste doit veiller au respect de l’éthique et de la déontologie de sa noble profession, sans verser dans la désinformation. Pour le gouverneur, les professionnels des médias doivent pouvoir innover, investiguer afin de donner la bonne information.
Du fait de la fonction informative, délibérative, distractive et éducative, Awa Fonka Augustine déclare que l’autorité administrative et la presse se doivent d’entretenir des relations étroites et d’avoir les médias de son coté pour faire passer des messages destinés à ses administrés et en retour l’autorité administrative doit être une source d’information accessible aux journalistes. Chacun devrait toutefois jouer franc jeu et l’autorité administrative ne devrait pas toujours brandir le bâton quand l’information bien que vérifiée et factuelle, lui est défavorable.

Les intervenants ont été nombreux à remarquer que certaines dérives des professionnels viennent parfois des compromissions avec des personnalités engagées dans des batailles obscures, aidés en cela par la situation précaire de la presse. C’est pourquoi le Dr Alexandre Djimeli va préconiser pour l’avenir de la presse régionale une mutation technologique avec une meilleure maitrise des enjeux régionaux et nationaux. Il faut selon Alexandre Djimeli que le journal bénéficie du soutien des populations. Pour cette adhésion des populations locales, il faut selon le représentant du maire de Bangangté, une meilleure maitrise des concepts de développement local, une appropriation des langages et codes utilisés ou compréhensibles par ces populations, une maitrise des concepts et vocabulaires liés à la décentralisation, une plus grande implication des médias dans le traitement des activités initiées par les collectivités territoriales décentralisées.
Aux termes des discussions, les participants ont été unanimes pour appeler à la nécessité d’améliorer les conditions matérielles et professionnelles des journalistes. Dans ces conditions, souligne le président de l’Upf-Cameroun, on espère voir émerger un journalisme de solutions. Un journalisme « qui consiste à pointer ce qui ne marche pas, mais aussi à montrer ce qui marche ».

Antony Daka

UPF-cameroun et UNRESCO côte-à-côte pour défendre la liberté d’expression


En prélude à la journée mondiale de la liberté de la presse, l'UPF-Cameroun a organisé, en partenariat avec l'UNESCO, à Yaoundé les 27 et 28 avril 2017, un séminaire à l'intention d'une cinquantaine de journalistes venus des dix Régions du Cameroun sur le thème: Le rôle des médias dans la conduite des processus électoraux pacifiques. Les journalistes ont ainsi débattu des grands enjeux et défis des élections, du cadre juridique et des intervenants dans le processus électoral, des médias et de la démocratie, des techniques avancées d'interview d'un candidat à l'élection présidentielle et des droits et devoirs des journalistes en période électorale.
Il faut préciser que le Cameroun connaîtra en 2018 un cycle électoral délicat avec l'élection présidentielle qui devrait être précédée par des élections sénatoriales, législatives et municipales. Ce séminaire avait donc pour but de donner aux journalistes de meilleurs outils pour accompagner ce processus électoral