29 sociétés de journalistes s’inquiètent pour leur liberté d’expression en cas de victoire du FN

juin 03, 2017

Depuis le meeting de François Fillon où des journalistes ont été sifflés à Nice, c’est au tour de Marine Le Pen d’inquiéter les rédactions parisiennes. Une pétition réunit 29 sociétés de journalistes pour dénoncer le traitement que leur inflige le Front national. Leurs journalistes ont tout bonnement et simplement été mis à l’écart par les équipes du parti, qui a décidé de choisir les journalistes pouvant suivre leur candidate durant la campagne de l’entre-deux-tours.
“A l’occasion de la campagne pour le second tour de l’élection présidentielle, le Front national a décidé de choisir les médias qui sont autorisés à suivre Marine Le Pen. Plusieurs titres de presse ont ainsi vu leur représentant tenu à l’écart de toute information et de toute possibilité de suivi sur le terrain de la candidate du Front national. Ainsi, après Mediapart et Quotidien (et avant lui son prédécesseur Le Petit Journal), l’AFP, Radio France, RFI, France 24, Le Monde, Libération et Marianne, notamment ont été à un moment ou à un autre victimes de ces exclusives. Il ne s’agit donc en rien d’un recours à la pratique du “pool” de journalistes où les informations et images sont partagées.”
“Une entrave à la liberté”
Ce sont donc les 29 SDJ qui se sont réunies dans un même communiqué. On y retrouve notamment l’AFP, le mensuel Alternatives Economiques, la chaîne d’information en continu BFM-TV et les chaînes privées M6, TF1 et la web télé Télélibre. L’agence de presse Capa (L’Effet papillon sur Canal Plus) et la boîte de production Premières lignes (Cash Investigation, Envoyé spécial) ne dérogent pas à la règle. Les quotidiens sont particulièrement touchés: Les Echos, Le Figaro, Le Monde, L’Humanité, Libération. Les chaînes de service France 2, la rédaction nationale de France 3 et France 24 co-signent également la pétition. Les radios ne sont pas en reste: France Culture, France Info, France Inter, Europe 1, RTL, RFI, RMC ont aussi été écartées de la campagne. Les hebdomadaires L’Obs, le Journal du Dimanche, Le Point, Télérama ainsi que Mediapart et les élus du SNJ-CGT et de la CFDT du conseil de rédaction de La Voix du Nord s’associent au mouvement. Ils protestent “de la manière la plus ferme qui soit contre cette entrave à la liberté de faire notre métier et de remplir notre devoir d’informer.”
Source : Les inROCKS