UPF Cameroun ouvre le débat sur les discours violents dans la presse

mai 12, 2022

A l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, la section camerounaise de l’Union de la Presse Francophone UPF a organisé une matinée de réflexion autour du 
thème : «Lutte contre les discours violents et haineux : la presse peu(t)?». 
 

La manifestation a eu le soutien du PNUD et du Comité International de la Croix-Rouge. C’est un moment d’échange sur le constat d’une généralisation de l’expression de la violence dans les médias avec les journalistes comme victimes, instruments ou acteurs naïfs. 
Pour le Ministre de la Communication, ''Promouvoir l’émergence d’une presse crédible en extirpant des réflexes de la violence créée, exercée et entretenue par les réseaux sociaux, à travers ou contre les journalistes, est la gangrène qui fragilise les fondements de la profession de journaliste. "Nous faisons face à une multitude de voix d’accès à l’information, les nouveaux médias comme les sites d’informations, les blogs viennent influencer les anciens moyens d’information. Le public a le droit d’avoir une information crédible. '' a-t-il indiqué.

« Il n’y a pas de liberté sans responsabilité. Ainsi, la liberté de promouvoir les lignes éditoriales doit se faire dans le respect de l’éthique et de la déontologie du journalisme ; ceci pour éviter de faire répandre l’idée selon laquelle les journalistes tentent délibérément de cacher des informations, de manipuler et d’orienter l’opinion », comme l’a souligné Evelyne Owona Essomba, présidente de l’UPF Cameroun.
Pour le Pr Leka Essomba, Sociologue et Chef du département de Sociologie à l'université de Yaoundé 1, « Des personnes sans compétences parlent dans l’espace public... Internet est devenu comme un grand arbre à palabre dans ce village planétaire où tout le monde s’exprime à sa guise. Aujourd’hui les fraternités civiques perdent leurs dignités, le minimum de respect est bafoué. L'espace public est devenu une sorte de morgue à ciel ouvert où on montre des corps nus et des sangs de cadavres ; les journalistes participent à la violence par la reprise des propos désobligeants dans les médias traditionnels ».« Nous devons résister en dénonçant les discours haineux contre ceux qui veulent décrédibiliser ce noble métier », nous a confié Charles Ndongo DG de la chaine nationale au Cameroun (CRTV).

Cette célébration intervient dans un contexte où le journaliste est de plus en plus confronté aux réseaux sociaux. Il est important, selon lui, de faire le distingo entre médias et réseaux sociaux.

La rencontre a été largement suivi par les professionnels des médias camerounais. Les débats ont été diffusés en direct sur la page facebook de la section camerounaise pour permettre la participation du grand nombre des journalistes à l’échelle nationale du Cameroun. 
A cette occasion, le « Manuel de Bonnes Pratiques en Journalisme », produit avec le soutien de l’UNESCO a été distribué à des institutions de formation en journalisme.